samedi 29 mai 2010

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La souffrance est lâche : elle recule devant la puissance du vouloir-vivre qui est ancré plus fortement dans notre chair que toute la passion de la mort ne l'est dans notre esprit.




Mrs C... dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, de Stefan Zweig.

samedi 22 mai 2010

La plus haute réalité ...





Aucun homme n'a jamais suivi son propre génie jusqu'au point où il l'égare. Bien qu'il en résultât une faiblesse physique, personne sans doute ne peut dire qu'il fallait en déplorer les conséquences, car celles-ci correspondaient à une vie en conformité avec des principes plus élevés. Si le jour et la nuit deviennent tels que vous les saluez joyeusement, et si la vie produit une senteur pareille à celle des fleurs et des plantes aromatiques, si elle est plus souple, plus étincelante, plus immortelle, en cela réside votre réussite. La nature tout entière vous acclame et vous devez momentanément vous accorder à vous-même votre bénédiction. Les plus grands biens et les plus grandes valeurs sont loin d'avoir été reconnus. Nous en venons facilement à en douter. Bientôt, nous les oublions. Ils sont pourtant la plus haute réalité... La vraie moisson de ma vie quotidienne est quelque chose d'aussi intangible et d'aussi indescriptible que les teintes du matin et du soir. C'est un peu de poussière d'étoile, c'est un morceau d'arc-en-ciel que j'ai attrapé.


Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois

mercredi 12 mai 2010

Doucement ....


Ca s'effrite, doucement, sans faire de bruit. Mais ça s'effrite. Sourire de façade toujours de rigueur. Mais voila, n'arrive pas. A la maison, tout s'effondre. On s'écroule, puis le lendemain matin on recommence. Dégout de soi, de ce corps, de cette tête toujours aussi vide. On s'endort sur des mots qui nous emportent, on somnole durant la journée, puis au soir on ne peut plus dormir, trop de pensées, trop de regrets, trop de honte .... Et on continue a lire, pour connaitre la vie de quelqu'un d'autre, pour oublier. On fuit le contact avec les autres, de peur d'embêter peut être, conscience que sa place n'est pas ici, qu'elle n'est nulle part. Peur du passé, peur de l'avenir, peur tout simplement.

Et voila, les journées passent. On ne profite pas, n'a pas le droit, toujours lutter, pour ne pas craquer, pour ne pas révéler comme on peut être fragile, faible....

Le manque de sommeil nuit gravement à la santé. Et le manque de vie alors ?




"Dans la viecontrairement auxéchecs, la partie continue après échec et mat"