jeudi 31 décembre 2009

3...... 2...... 1...... CHUT !

Bon aller elle s'ennuie donc le décompte de la nouvelle année, c'est pour maintenant.
Elle est debout, les écouteurs dans les oreilles, les mains dans les poches. Elle a les poings fermés. 3 ...... 2 ......1 BONNE ANNEE
Ouah, elle sort les mains de ses poches et se met à jeter des confettis, fait à la main s'il vous plait !
Cette scène quoique pitoyable est véridique, mais elle a le sourire voyez vous. Elle a toujours eu peur de ne pas être à sa place à l'endroit où elle désirait le plus se trouver.
A ce moment précis, elle est seule. Elle ne gène personne. Elle est bien, elle se sent le cœur léger. Elle a horreur d'embêter les gens.


-"Que vous souhaiter pour la nouvelle année ?"
-"Oh, voir plus loin que le bout de mon nez, me semble déjà pas mal. Ensuite les bla-bla habituels. Enfin vous voyez de quoi je veux parler."


Elle est là, debout, immobile, une main dans une poche, et l'autre près de la bouche, l'ongle du pouce en train d'être rongé. Elle est souvent comme cela quand elle attend, ou lorsque quelqu'un lui parle et qu'elle est intimidée. Elle reste comme cela en plein milieu d'une pièce, elle essaie de se faire toute mais alors toute petite, minuscule, poussière, rien.


Elle porte les chaussures qu'elle vient juste de se payer. Elle les aime beaucoup. Confortables, chaudes, mais peut être trop différentes des "cases" imposées par la société.
Ses chaussures, elles sont vertes. Vernies vertes. Pour ne pas citer la marque, (Doc Martens), ce n'est pas donné. Mais quand c'est beau, ca vaut le coup non ?
Bon, donc elle est là avec des chaussures que tout le monde regarde, ce qui ne la dérange pas, enfin plus. En fait, grâce aux couleurs, à la différence, à la toute petite pointe d'originalité qu'elle essaie de créer dans sa vie, elle donne un énorme coup pied aux aléas de la vie. Et pan, en pleine face. Ca c'est du coup pied !!!!

mardi 29 décembre 2009

Fini !

Mens sana in corpore sano...


" Réjouissons-nous de mourir, car l'âme alors se délie enfin du corps, cette source perpétuelle d'erreurs et d'égarements... Le plus petit vient du plus grand, le plus froid du plus chaud, dormir d'être éveillé, le mort du vivant, et le vivant de la mort... Si les choses vivantes, une fois mortes, le restaient à jamais, comment éviter alors que le tout, à la fin, ne finisse englouti dans la mort ?... Les âmes, indestructibles, voyagent de corps en corps, de vie en vie..."

A fini Socrate dans la nuit. C'est un sacré, Socrate ! Si si !


" Si c'est maintenant, ce n'est pas à venir. Si ce n'est pas à venir, ce sera maintenant" ........
Est-ce qu'on peut jouer Hamlet sans casser des oeufs, ça n'est pas sûr...

lundi 28 décembre 2009

Recherches.

C'est quoi l'identité ? Et le nom ? Elle est perdue.

Maman pas là, alors elle décide de trouver des informations sur son Papa, de les voler.
Elle se prépare, consciencieusement : Une douche, on lave d'abord les cheveux, le corps ensuite. On rince. Ensuite on met de l'après shampoing, et pendant que le produit agit, on se brosse les dents. On rince une deuxième fois. Le rituel est terminé. En sortant de la douche, on prend le peignoir, une serviette dans laquelle on enroule ses cheveux, on remonte le tout, hop ca aussi c'est fait.
Ha oui, faut pas oublier les lentilles : Œil gauche, puis œil droit, toujours dans cet ordre. Maintenant, on met les habits, tranquillement, solennellement. Sort de la salle de bain, 11 pas précisément et hop elle est dans sa chambre. Prend un pantalon dans le tiroir, un haut dans sa penderie. Oui ca fera l'affaire, de toute façon c'est pas le plus important ! Oh quand même ... Bon ca, ca va aller avec la ceinture et les chaussures, aller c'est bon.
Une fois habillée, elle brosse ses cheveux puis les sèchent. NON, y'a de l'électricité statique, pffff, bon bah tant pis on fera avec.
Les cheveux, ca peut aller, maintenant un peu de crayon noir, de mascara, d’anticernes, voilà c'est fini. 48 minute et 36 secondes, ha quand même ! Bah s'en fiche maman est pas là ...

Elle est prête pour y aller.

Elle sort, traverse le garage et arrive dans une pièce très humide. Elle monte une échelle et arrive au grenier. L'antre de la maison, la pièce interdite.


......Mais y'a rien là dedans ! ......


Des cartons, de la poussière, elle est déçue.


......Pas grave, aller va s'y, avance, maintenant que tu y es ......


Elle ouvre tous les cartons, sort tout, range tout, faut pas qu'on voit qu'elle est venue.
Ses découvertes lui donnent la larme à l'œil. Il y a des photos de papa.


......Prends les, caches les, faut pas que maman te les reprenne, c'est les premières photos que tu as de lui, surtout trouve une bonne cachette sinon ......


Les photos, les papiers d'identité, elle prend tout.


......Aller, dépêche toi, maman va rentrer, aller !! ......


C'est bon elle est dans sa chambre, elle peut regarder son trésor en toute sécurité.

Les photos : ouha il est beau son papa. Athlétique, grand, elle est soufflée, s'en rappelait plus.

Les papiers d'identité : Prénom, date de naissance, ca colle, mais le nom, c'est pas le bon. Comprend pas la. Elle tourne les pages ; Adopté. Papa adopté ! Quoi ? C'est pas possible, il doit y avoir une erreur, non, ce n'est pas possible.
Elle se balance d'avant en arrière.


......Calme toi, calme toi, faut te contrôler, surtout......


Qu'est ce qu'elle doit penser, ou panser pour l'instant. Déchirure, incompréhension, rage ... Sait pas. Inspiration, relâchement.

Dites, c'est quoi l'identité ? Et le nom ?

dimanche 27 décembre 2009

Visions.

Elle a de plus en plus d'absences. On lui parle, ils croient qu'elle écoute, mais en fait pas du tout. Souvent ils ne s'en aperçoivent pas, tant mieux pour elle, mais certains lui disent " tu as fait ci ? Tu te rappelles de ce que j’ai dit l’autre jour ? " Et là que dire ? " Non, tu ne me l'as pas dit." ou " Désolée je ne m'en souviens pas".

Quoi, c'est sa mémoire qui lui joue des tours ou alors ce qu'on lui raconte ne l'intéresse pas vraiment ?
Elle opte plutôt pour la deuxième solution, quoique la première ne soit pas fausse non plus.

Alors pourquoi n'arrive-t-elle pas à s'intéresser réellement à ce que lui disent certains ?
Disons qu'elle part dans ses pensées ; Elle met en relation des livres qu'elle a lus, mais le pire, c'est qu'elle voit des images bien morbides. C'est pas bon ça !

Elle voit le corps de son père boursouflé par l'humidité. Elle imagine sa peau noire, l'odeur de la mort aussi. Elle voit la peau tombée en lambeaux, laissant voir les os. Reste les cheveux, oui, les cheveux peuvent rester longtemps sur un mort ! Elle entrevoit les insectes qui lui rongent le peu de chair qui lui reste. Les boyaux, l'estomac, les poumons, le foie, les muscles, ils bouffent tout, ces bêtes là ! Elle pense à tout cela : C’est vraiment pas bon.

Tente de se reconnecter à la réalité, mais pas facile. Le pire, c'est qu'elle ne le fait pas exprès. Le temps s'écoule vite, très vite, et elle, avec sa petite tête, elle tente de l'arrêter... Sait vraiment pas quoi faire, et puis, sur ce coup là, il n’y a personne pour l’aider .....

samedi 26 décembre 2009

" ... "

" Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute... "




" Nous avons l'art afin de ne pas mourir de la vérité. "



Boum boum, pa pa, boum ... boum, pa ... pa, boum ...... boum, pa ...... pa, boum ......... boum, pa ......... pa, boum .................... boum, boum boum, boum boum, boum boum, boum boum, boum boum.

Gagne le vide et perd papa.

C'est une Championne dans son genre !

vendredi 25 décembre 2009

Cynisme.

Aujourd'hui elle a était particulièrement étrange, cynique, enfin disons qu'elle a réellement prit son pied.

Repas de famille, réveillon, monde, nourriture. Cela devient intéressant ! Pendant tout un après midi elle a pu se délecter en les regardant manger, enfin plutôt "bouffer" (n'ayons pas peur des mots), oui "bouffer" comme des porcs.
Boudins, toast, foie gras, saumon, crème fraiche, sauce, huile, fromage, chocolats, bûche, ......

Elle les a regardé pendant toute cette foire, ces yeux pétillaient. Plus ils se goinfraient, plus elle était émue. Elle voyait leurs mentons luire à cause de l'huile, leurs joues rouges à cause de l'alcool.
Elle n'a jamais autant rit à l'intérieur d'elle. Un rire bien sadique, comme elle les aime.

Ils étaient pitoyables, et elle était spectatrice. Le premier rang, rendez vous compte !

Elle mange des livres et boit des paroles, eux dilapident un pauvre poulet, et boivent du vin.

Aujourd'hui elle a réellement prit son pied, disons qu'elle a était particulièrement cynique et étrange.





(La Méchante qu'elle est s'excuse aux peu de lecteurs (s'il y en a) de ce qu'elle vient de dire ! )

Poids.

Elle vient de se rendre compte qu'elle écrit tous les jours, sans vraiment réfléchir aux mots qu'elle va jeter. Pas de feuilles, ni de crayons, non internet. Plus facile peut être. Plus belle écriture que la sienne, déjà ça, c'est sûr....

Le mot "mort" est écrit, poids de plomb, poids de neuf années d'espérance. Elle pensait qu'en l'écrivant, tout exploserait en elle, qu'elle arrêterait de croire qu'il est toujours vivant, qu'il reviendrait, comme dans les films américains, comme dans les films bidons.
Pourtant cette nuit, elle a attendu : 23h00 personne, 00h00 personne, 1h00 personne, 2h00 elle entend une voiture qui se gare, des gens rient, non ce n'est pas lui, 3h00 personne, ......., non faut pas dormir, ....., mince 4h23, elle se lève, eau froide sur le visage, pas là Papa, 5h00 toujours personne mais elle n'abandonne pas, on sait jamais, 6h00 rien, 7h00,8h00, 8h31 rien toujours rien, jamais rien.

" Pourquoi tu n'es pas venu ? Dis moi pourquoi tu n'es jamais là quand j'en ai juste un petit peu besoin ? Pourquoi tu es parti ? Je n'ai rien fait de mal, enfin je ne crois pas..."
Elle le sait bien que beaucoup d'autres souffrent plus qu'elle, qu'elle s'apitoie sur son sort, comme une petite fille pourrie gâtée, mais elle étouffe, elle suffoque, elle croie qu'il va revenir, elle n'arrive pas à voir la réalité en face. Mérite une bonne claque !
Sa maman est là, mais arrive pas, c'est méchant mais arrive pas à l'aimer autant que Papa, autant qu'un mort, autant qu'un amat de poussière dans une tombe de marbre horriblement moche, autant que le plus bel homme du monde, de son monde.

jeudi 24 décembre 2009

" Il y a des absents ? "

Tous les matins, non, plus précisément toutes les heures, assise sur sa chaise elle entend cette question : " Il y a des absents ? ".
Depuis toutes ces années, elle a envie de se lever, et de dire : " Oui, mon père est absent. Il risque de l'être pendant un moment. Enfin ne vous inquiétez pas, je vais l'appeler ce soir pour savoir s'il va mieux. "
Elle imagine déjà toutes les têtes se tournées vers elle, les petits ricanements faire échos dans sa tête, dans son cœur, dans son ventre.

Le lendemain, il y aurait cette même question : " Il y a des absents ?". Elle se relèverait et elle dirait : " Oui, mon père est toujours absent. Désolée j'ai essayé de l'appeler hier, mais personne n'a répondu, je ressaierai ce soir. "
Il y aurait toujours les mêmes réactions, mais elle n'y ferait plus vraiment attention.

Le surlendemain encore cette question : "Il y a des absents ? " Elle se relèverait une fois de plus et elle dirait : " Oui mon père. Mais il ne reviendra pas. Non non, ne vous inquiétez pas, il est juste mort. "

mardi 22 décembre 2009

Lettre à Papa.

"Coucou Papa,

Tu vois maintenant je sais écrire, comme une grande. La maîtresse est très contente de moi. J’apprends mes leçons tous les soirs, mais je ne sais pas ce que fait maman. Je vais bien, et puis il y a de la neige, un tout petit peu, mais j'ai pu faire un bonhomme de neige dans le jardin.
Maman travaille beaucoup tu sais, alors je ne parle pas souvent avec elle.
Je ne vais plus au judo, on a plus le temps de me conduire. J'aimais bien le judo.
Dis tu te rappelles quand tu me conduisais, que j'étais tout devant sur ta moto, même que c'était moi qui conduisait ? C'était chouette !
Je suis dans une nouvelle maison, pas loin de chez papy. Je ne sais pas le prénom de la ville, pourtant j'ai essayé de le retenir dans ma tête mais il est parti. Quand tu reviendras tu le sauras !!

Dis c'est quand que tu reviens ?

Il n'y a pas longtemps, je suis allée dans un endroit très grand, où il faisait très froid. Il y avait un grand monsieur habillé tout en blanc, et puis beaucoup, beaucoup de monde. Toi, tu n'étais pas là, pourtant j'ai entendu qu'on t'appelait. Tu sais, tu as bien fait de ne pas venir, parce que les gens, et bien ils pleuraient tous. Moi je n'ai même pas pleuré, je ne savais pas où j'étais, et puis je suis une grande !

Dis Papa c'est quand que tu rentres à la maison ?"

C'est en rangeant sa chambre qu'elle a retrouvé cette lettre. Pouvait pas attendre, elle a enfourché son vélo et elle est partie.
A cause du vent, des larmes coulaient sur ses joues. C'est une grande, elle ne pleure pas !
Elle relit la lettre, puis la plie consciencieusement. Elle la glisse dans la tombe.
Le peu de fleur qu'il y a sur le dessus, elle l'enlève, et elle s'allonge. Elle grelotte ; Qu'est ce qu'il doit avoir froid son papa !!

lundi 21 décembre 2009

Côté du coeur.

Elle voit les arbres, cette longue allée, sans fin, évidemment ! Elle est seule : besoin de marcher, de courir, de sentir ses poumons brûler, de perdre haleine. N'en peut plus mais continue, s'arrête pas. Les gens la regardent, la prennent pour une folle : c'est pas faux.
Après un temps indéfinissable, la nuit tombe : mais elle est où ? Mince sait plus où elle est ! Faut pas paniquer, va se réveiller, pas possible autrement.
Non, non, non ce n'est pas un rêve, elle est perdue.
Elle voit les arbres, cette longue allée, mais au bout, il y a des gens : sont trois à vue d'œil, pas sûr. Faut aller voir.

Sont bien trois : un homme, une femme et leur petite fille, 4 - 5 ans pas plus. Maman à droite, papa à gauche. Bien sûr, côté du cœur le papa !
Elle est perdue, fait nuit, mais elle ne pense qu'à ça en les voyant.
Les images se bousculent, vite, très vite. Son enfance revient, explose en elle.
Maman, papa, sont là. Lui tiennent la main, pareil que la petite fille, l'inconnue.
Hop, un trottoir et ces pieds décollent. Elle rit, ses parents aussi ; sont heureux tous les trois. Elle a envie de leur dire que ca ne va pas durer, mais à quoi bon, sont heureux c'est le principal.

Mais maintenant, c'est elle la petite fille, c'est elle qui rit, qui est heureuse. C'est son papa qui lui tient la main, à gauche, côté du cœur. Elle resserre la main de papa, lâche celle de maman. Veut que lui, rien d'autre. Lui fait un câlin, le serre, sent son odeur. Papa demande ce qu'il se passe, pourquoi autant d'affection. Pour sûr, peut pas comprendre le père. Maman, elle, pose pas de questions, s'éclipse, laisse faire, comme si elle savait.

Ouch ! Elle sent une douleur près des cotés, se réveille dans le noir, sous les arbres. Un homme parle, comprend pas. Voit tout flou, n'entend rien. Doucement elle se redresse, sa vue s'éclaircit, elle retrouve son ouïe ; pas très fine l'ouïe, mais elle comprend, elle déchiffre. Sa maman est là. Monsieur est de la police. A eu très peur. Partie très loin. Couru toute la journée. Comprennent pas son comportement.

Les paroles tournent autour d'elle, ne l'atteignent pas. Elle se rendort.
"Papa, papa, ouhou, papa. On fait la course ? Non c'est de la triche !!! " Pas le temps de finir sa phrase, son papa est déjà en train de la soulever en l'air. Ses yeux pétillent, comme jamais ils n'ont pétillaient. Plus jamais ils ne pétilleront comme ça... Elle est en l'air, elle regarde vers papa, mais n'est plus là, a disparu, pfff, volatilisé. Mais elle, elle vole encore, elle tombe, il n'y a personne pour la rattraper.

Elle ouvre les yeux. Elle transpire, mais ce n'est pas cette transpiration après l'effort, non non : c'est cette sueur de peur, de fièvre, sait pas trop.
Tourne la tête vers la gauche : 3h00 du matin. Fait froid dans la chambre, les couettes sont par terre : sommeil très agité.
Elle ne se sent pas bien. Elle sort de son lit. Le sol est froid. Elle écoute ce silence qui n'appartient qu'à la nuit. N'est vraiment pas bien ! Faut qu'elle descende ; A trop la nausée.
En peu plus. Vomit. Oui elle vomit, sur toutes ces années de silence. Elle vomit son deuil, elle vomit ses tripes, elle vomit sa vie.
C'est ça, elle vomit son existence, et elle crache sur son absence.

dimanche 20 décembre 2009

Non

Pour noël, peut pas passer à côté des cadeaux. A cette question " Tu veux quoi pour noël ? ", depuis neuf ans elle y répond par la négative, elle ne veut rien.

Bien sûr secrètement c'est de Papa qu'elle a envie, mais peut pas le dire, elle n'est pas folle non plus !

Cette année, veut des livres. On lui impose quand même une limite : cinq petits, pas plus. Doit choisir alors, chercher. Comprennent pas qu'elle s'en fiche royalement.

Elle a fait une petite liste, voilà ce que ça donne : Le Dieu des petits riens, sur l'eau, Socrate dans la nuit, une ombre sans doute, et enfin quelque chose qui peut la cultiver un minimum (Bien sûr les gens aiment bien voir quelque chose qui cultive), les grands manifestes littéraires. Superbe programme. Va pouvoir utiliser l'excuse de la lecture pour s'éclipser des ces dîners qui durent des heures, et qui sont, faut l'avouer, incroyablements ennuyeux !

Espère quand même une surprise, LA surprise, mais faut qu'elle arrête de se leurrer.

samedi 19 décembre 2009

Paradoxe.

Elle pense, encore et encore, se referme sur elle même. N'assume rien de sa vie : voyez elle parle d'elle à la troisième personne. Ridicule, voilà ce qu'elle est !

Voici une esquisse de sa reflexion : parler c'est déranger, se taire c'est plaire. Personne ne veut l'entendre parler de son petit bobo, alors l'écriture s'impose. Devient pesante cette écriture, car aucune ou très peu de réponses à ses questions.

Elle avoue, elle aimerait savoir ce que les gens pensent d'elle, qu'ils le lui disent. Ne plus voir le pitié dans leurs yeux quand elle lâche : "Papa, pas là", comme un aveu volé. Faudrait pas qu'ils sachent en fait, elle n'aurait plus à avoir honte de sa situation, ni d'elle.

Mais le paradoxe, c'est qu'elle aimerait parler. Pas beaucoup qui se bousculent, non faut le dire, personne ne vient, jamais. Elle s'imagine une phrase : " Tu sais, tu peux me parler, je peux t'aider, t'écouter, je te comprend un peu." A pas cette phrase, imaginaires voilà ce que sont ces paroles. Qui serait capable de lui dire ces mots qu'elle envie ?

Elle doit être vouée au silence si elle veut pas être faible, c'est ca ? Faudrait sûrement qu'elle lâche l'affaire, abandonner l'écriture et oublier, mais est-ce possible ?

(Voyez, elle interroge un fantome, un mur sans échos, elle voudrait des réponses)

vendredi 18 décembre 2009

Perfection ?

Elle se demande si la perfection existe ; pas celle physique, ça elle s'en fiche, mais plutôt celle du travail. Pourquoi elle n'arrive pas à mener sa reflexion au sommet, au meilleur d'elle même ? Elle est peut être dure avec elle, mais à chaque fois qu'elle essaie, elle chute au pied du mur.

Elle voudrait atteindre cette perfection mais en est elle capable ? Elle ne se satisfait jamais, faut pas, et puis elle déteste les compliments, c'est bien trop facile. Les critiques, ça lui permet de se remettre en question ; Il y a de quoi faire avec elle.

Pourtant elle fatigue. elle ne dort pas beaucoup, à croire que les bras d'Orphée ne veulent pas d'elle... Enfin deux semaines de vide pour récuperer c'est pas mal.

Va sûrement aller voir Papa, voir cette masse immonde, noire. Pourrait mettre de la couleur quand même, sublimer l'absence, son absence

Elle doit être parfaite, rien que pour lui.

(Qu'il doit être décu).

jeudi 17 décembre 2009

Parler.

Noël qu'est ce que c'est ? Une fête pour certains, un mauvais passage, une absence pour d'autres. Pour elle, c'est son absence qui la "bouffe", qui la ronge. Elle a envie d'hurler, d'exploser, de ne plus faire semblant. Mais qui peut comprendre ?

Maman et elle vont se retrouver face à face le 25, une bougie en train de fondre, comme pour rappeler l'absence du père. Sera jamais là papa. Mauvaise période, très mauvaise.

S'écrouler, se relever, trébucher, reprendre son souffle, sans aucune aide, ça devient pesant. Elle s'étouffe, elle a besoin de parler. S'en rendent pas compte les autres. C'est peut être mieux comme cela. C'est tellement ridicule de vouloir trouver quelqu'un à qui parler. Maman, soeur, amis : comprennent pas, peuvent pas. Elle se dit, tant mieux pour eux.

Affronter, rester silencieuse, c'est peut être cela faire "le deuil". Drôlement moche ce mot ; rime avec "cercueil", l'ont fait exprès les experts de la langue ou quoi ?

Papa est poussière, est plus là, est parti et reviendra pas, papa.
En deux syllabes, pa pa, pffff pffff, n'a plus de poussière, n'a plus rien.

mercredi 16 décembre 2009

Hiver

Elle aime l'hiver. Il fait froid et ça fait mal. Aussi absurde que cela puisse être la souffrance physique est préférable, et l'hiver est tout à fait au point là dessus. On lui a dit : " Va boire un chocolat ! ". Mais cela fait combien de temps qu'elle n'a pas mangé de chocolat : 2 ans, 3 ans, plus ? C'est peut être futile pour certain, mais un combat pour elle, une punition peut être. Maman n'est pas au courant, et c'est mieux comme ça.

Et puis, ça lui a fait tout drôle, car quelqu'un lui a dit qu'il aimait sa "différence", son "originalité". Mais quelle originalité ?? Elle est plate, elle a un regard "perçant", et il est impossible de la cerner. Elle aime fixer les gens dans les yeux, elle aimerait pouvoir rentrer dans leurs esprits.Cependant, tout passe dans ses yeux : la colère, la peur, la joie, enfin tout. Alors si elle jette un regard sur vous, ne lui en voulez pas.

mardi 15 décembre 2009

...

Elle ne sert à rien ....

lundi 14 décembre 2009

Mal de tête.

Baudelaire nous dit : " Ennivrez vous sans cesse de poésie". Veut-il exprimer par là l'euphorie de la poésie, et donc de l'ivresse qu'elle provoque, ou alors le mal de tête qui en suit ( ou le mal de Teste comme le dit Valéry) ?

Ce n'est pas une question d'une importance extrême, mais elle se la pose. Ha ha. Alors qu'est ce qu'il en pense Charles ....

Oui parce que la poésie : gros bobo à la tête, pire que l'alcool ( Et là elle pense au recueil d'Appolinaire, Alcools.)

Pourquoi ce titre me dites vous ? Elle réflechit, Et ..... elle pense à un petit jeu de mots. Alcools en effet signifie eau-de-vie. La poésie est pour Apollinaire la quintessence de la vie, comme l'alcool qui est exprimé du fruit, en étant distillé par l'alambic. La poésie est aussi ivresse, joie de vivre, comme l'alcool.

Et là, le Petit Charles est, ouha, plié de rire. Hé bien oui ! Elle voit un jeu de mots c'est déjà pas mal. Oh et puis la poésie, c'est "complexe", trop pour elle.

Alors ennivrez vous si vous le voulez, elle, elle va rester sobre !

dimanche 13 décembre 2009

Petite discussion

Elle est abasourdie. Elle vient de regarder un film : Discussion avec mon jardinier. Elle ne fera pas l'éloge des acteurs ce n'est pas le but de cet article, le presse sait mieux le faire.
En effet ce n'est pas LE film Américain, bourré d'effets spéciaux et de top models.
En quelques mots, deux "amis" se retrouvent après vingts ans d'absence. Amis entre guillements car ils n'ont fait qu'une chose ensemble : jouer un tour à leur maitre d'école. Ensuite, changement d'école pour l'un, abandon des études pour l'autre.
Celui qui a continué ses études est devenu artiste peintre. L'autre est retraité des cheminaux.
L'un se fera nommé Du Pinceau, l'autre Du Jardin.
Du Jardin est simple ; il n'a pas fait d'études (ou très peu); sa discussion est pure, sans roucoulades. Du pinceau, lui, regarde les choses et les peints comme il les imagine.
Mais sa plus belle oeuvre sera celle pour Monsieur Du Jardin. Ce dernier est parti, sans aucune peur, serein. Il laisse ses couleurs, ses légumes, ses mots enfantins, sa paix.
"Toujours avoir un couteau et un bout de ficelle dans sa poche ca peut être très utile". Monsieur Du Pinceau ne pleure pas, mais peint ce qu'aime Du Jardin.
L'expo se fait, Du Jardin est à jamais sur Terre, tel qu'il le voulait.

Méchante.

Là elle s'enerve. Qu'y a t-il de gênant à sortir un livre, dans un bus, dans un train ou n'importe où ? Elle aime lire mais ils rigolent. Elle ne sort pas tous les soirs, elle passe 8 heures à courir par semaine, elle aime travailler, mais elle passe pour une "intello" comme ils disent. Si vivre, c'est fumer, boire et coucher, là ca ne va pas être possible.

L'argent, le faux, la tricherie, le mensonge. Mais ces mots sont horribles, et d'actualité !

C'est vrai, il y a plusieurs Elle : celle du travail, celle de la famille, celle du club et celle de la compétiton. Elle aime beaucoup celle du travail : elle est posée, elle sourit sans se forcer, elle vit, à sa façon, mais elle vit. Celle de la famille, elle ne pourra pas la changer : elle est seule, elle boue à l'intérieur. Celle du club "fait pitié" à son entraineur : Rage !! Et celle des compétitons, aussi absurde que cela puisse être, ne se bat pas.
Madame n'arrive pas première et les gens se permettent de dire : "oh bah elle a participé, c'est déjà ca". Donc là non plus ça ne va pas être possible.
Donc finalité : ELLE EST MECHANTE. Maman lui répète à longueur de journée, et elle commence à y croire.

vendredi 11 décembre 2009

Erreur ?

Et voilà que maintenant elle balance un truc à deux balles à un écrivain !!! Sur le surréalisme en plus. Certe c'est anonyme mais quand même. ELLE ne sais pas écrire (et pourtant elle a un blog), et aimant quelque chose d'assez littéraire elle se voit pousser des ailes. Bon espérons que cette charmante personne ne lui en voudra pas et puis elle se dit que : " qui ne tente rien n'a rien"
Elle se demande si écrire est bon pour elle. Faute de parler c'est bien non ? Elle sublime sa douleur.
Comme il a déjà été dit, elle lit. Mais elle se pose des questions : A quoi sert la lecture ? Que lire ? Poésie, nouvelle, romans.
Son habitude : les romans, mais pourtant elle s'en détache. Allez savoir pourquoi.
Si vous passez par là Monsieur l'Ecrivain, sachez que j'ai essayé, que j'ai raté, mais que je vais m'améliorer.

jeudi 10 décembre 2009

Apparat

Quelqu'un lui a dit un jour cette phrase : '' you're the runway, in the shadow of my heart. '' ( tu es le fugitif, dans l'ombre de mon coeur )
Que dire de plus. Elle pense souvent à ces mots. Oui, c'est de l'anglais mais elle préfère. Une poésie peut être jolie ou belle, ET imcomprehensible. He bien ici elle parle anglais pour plus de puissance.
Elle s'apaise, elle se sent mieux. C'est bien. La musique, l'écriture, le sport, c'est bon pour elle.
Maintenant, faut gérer, sourire, faire de l'humour. Elle n'oublie rien mais essaie de paraître. C'est bien de notre époque l'apparat, le paraître beau, le paraître mieux.
Elle se sent légère quand elle n'est pas chez elle : absurde mais triste vérité. Elle ne supporte plus sa famille. Maman non plus elle ne l'a supporte plus. C'est sûrement l'age, mais aussi, et elle en est sûre, autre chose. Il n'est et ne sera JAMAIS là. Maman ne voit pas son malaise et pourtant .....
Elle remonte la pente avec des épaules encore plus fortes, elle est solide, et elle ne parlera toujours pas de tout cela avec quelqu'un. Se fermer aux autres, ça marche pour elle.

mercredi 9 décembre 2009

Vole !

Elle fait le funambule. Imaginez ! Il n'y a aucun filet, elle s'accroche mais pourtant elle tombe. Elle est dans un état proche du coma. Le temps semble coupé, elle n'entend rien, elle ne voit rien, elle s'évade.
Personne ne comprend son comportement. Personne ne la cerne. Elle aimerai trouver quelqu'un à qui parler. Elle aimerai se blottir dans les bras de cette personne, sentir sa chaleur, chose qu'elle n'a jamais ressenti. Elle ne cherche pas de la substitution, mais de la chaleur humaine.
Sa tête tourne, ses jambes ne suivent plus, elle perd le contrôle. Pourtant elle aime cette légèreté. Peut être qu'elle monte vers lui.
On lui dit d'aller voir un psy ou autre chose. Foutaise !!!
Cela fait neuf ans qu'elle lutte, et c'est long, en fait ca représente plus de la moitié de sa vie.
Ca y est, elle part, elle s'envole, elle en est sûre. Cela fait trois jours qu'elle n'a pas mangé.

mardi 8 décembre 2009

Besoin d'écrire

Elle écoute Comptine d'un autre été et elle pense, à lui bien sûr, à sa vie aussi. Elle pense à ses yeux, si semblables aux siens, à ce regard si profond qu'elle n'a jamais effleuré. En fait elle ne s'en souvient plus. Elle a tout oublié. Pourtant elle pense fort, même très fort à lui, à papa, ce mot impossible à prononcer tant il est puissant, c'est interdit de le dire, faut pas, vite, faut oublier !

Elle a froid et pourtant elle ne met rien sur elle. Elle regarde le ciel, comme s'il y était. Quelle bêtise ! Elle coure, mais pourquoi ? Pour le rejoindre, pour se sentir plus forte, pour ne pas penser à autre chose que la souffrance physique qu'elle ressent ?

Les gens assez proches d'elle lui dise qu'il doit être fière d'elle. Mais non il ne l'est pas. Elle pleure de son absence, elle pleure d'avoir oublier. Faut pas pleurer, ca aussi c'est interdit, faut pas être faible !

Elle lit, beaucoup. Mais à quoi bon ? Son histoire n'est écrite nul part, et elle ne le sera JAMAIS.

Ils ont pitié mais ils ne comprennent rien. Elle a mal d'aimer, d'aimer un inconnu dont elle ne se souvient presque rien.

Papa est un inconnu. Elle en veut à Maman d'être parti, de l'avoir laissé seul. Y'a plus rien ici. Le temps l'oubli mais pas elle. Elle, elle pense, elle se tord dans tout le sens, elle crie à l'intérieur, elle fait bonne figure.

Baisser la tête, affronter, jouer des coudes pour se frayer un petit chemin, essayer de trouver sa place rien que dans une classe, c'est ça, son travail.

Elle n'entend plus rien. Elle n'espère que lui. Elle va tomber c'est sûr. Stop faut qu'elle oublie, qu'elle arrête tout ça. C'est mauvais. Elle s'est effondrée.

Elle écoute Comptine d'un autre été et elle pleure.