lundi 30 août 2010

Poids plume.

Le jour où ce surnom minable arrêtera de tourner dans ma tête, j'arrêterai peut être de faire souffrir ce corps lamentable. 


Sentir mon corps lutté, au point de ne plus avoir la force de parler, de sentir cet estomac tiraillé, uriner un liquide limpide comme de l'eau, c'est en quelque sorte mon quotidien. Se voir happée, chercher des forces là où il n'y en a plus depuis quelques jours déjà, ne plus réussir à aligner quelques mots pour expliquer ce que je ressens, ce que je fais vivre à mon corps, pour enfin m'effacer, petit à petit.

Chaque secondes défilent et je résiste à cette envie, à ce besoin maintenant de manger. De bouffer, de dévorer ce qui se présente devant moi à l'étage du dessous. Alors je reste dans ma chambre, je lis, je me nourris de mots. Aucune calorie à ajouté au menu du jour, rien. Souvent je m'endors au milieux d'une phrase, parce que le corps fatigue. 20 minutes de sommeil, 1 heures, 5 heures. Peux pas se défendre contre ce sommeil. Contre ce ralentissement de mes facultés physiques. Mettre un pied devant l'autre, m'habiller devient un vrai supplice.

-"Ce n'est pas normal d'être fatiguée comme ça, toute la journée ! " 

Que répondre à cela. 

-" Oh tu sais, j'ai du mal à dormir en ce moment, je ne sais pas trop pourquoi ... "

- " Mais tu manges au moins ? "
- " Bien sûr Maman que je mange, le matin et le midi, je mange bien, mais tu sais tout le monde le dit, le soir les repas doivent être léger, alors je fais attention. Ils disent même que de ne pas manger le soir, c'est bon pour la santé "
- " D'accord, je comprends "

Et voilà, les mensonges continuent. Elle ne voit rien, elle ne voit pas que les jeans que je porte sont une taille inférieures aux autres. C'est mieux comme ça.

Maintenant reste à savoir quand j'aurais enfin le droit de manger... Sûrement jamais, car mon corps en présence de nourriture, va stocker. Il a trop peur de souffrir... C'est compréhensible. Tant pis ...

mardi 3 août 2010

Sommeil.

Elle a cette sensation de flottement, comme dans un rêve, un très beau rêve. Elle ne discerne plus rien de ce qui l'entoure. Où elle se trouve, s'il fait jour, rien. Juste cette brise qui vient lui effleurer le visage, à peine perceptible. 

Puis, péniblement, son corps s'anime de spasmes incontrôlables, sa gorge se noue, une douleur au ventre grandit, impression de coups de couteau dans l'estomac. Elle doit prendre son pouls, savoir si elle ne rêve pas, si elle est en état juste d'ouvrir les yeux. Deux doigts sur le cou... Son coeur bat vite, très vite, trop vite. 

Encore quelques seconde de répit, et elle ouvre les yeux. Ses pupilles se rétractent, l'endroit est lumineux. Il fait frais, de la verdure tout autour, le bruit du vent dans les feuilles. La seule vision qu'elle a à ce moment là, la cime des arbres. Ils dansent en rythme avec les bourrasques de vent. Comme s'ils allaient se casser en deux. comme s'ils allaient s'écraser sur elle. 
Elle a les bouts de doigts ankylosés. 
Brusquement elle se tourne légèrement sur son flanc gauche et vomis. Impression de se vider complètement, de sentir ses tripes sortir.
Elle est maintenant à quatre pattes, et essaie de se redresser tant bien que mal.
Regard furtif sur la montre, remise en route de la musique. 

Ce jour là, elle a couru jusqu'au moment de rechuter un seconde fois et de s'endormir d'un sommeil profond...