lundi 12 juillet 2010

Comme les touches d'un piano ...



Toujours ces mêmes notes de musique, cette comptine qui résonne dans la pièce, dans sa tête, lorsqu'il y a cette sensation d'écroulement. Seul le piano joue cette mélodie si douce à l'oreille, et quand elle l'écoute, elle se sent forte, plus qu'elle ne l'a jamais été, qu'elle ne le sera ; Elle a cette impression d'avoir tout à porté de main, là tout près, cette sensation de pouvoir tout réussir, tout oublier, s'en aller aussi.
Pas un silence dans cette comptine, pas une absence, ça roule, ça coule, ça chute et c'est irrémédiable, et puis tout recommence, sans arrêt. 

Elle repense à une discussion qu'elle a eu la veille, et cette question : " de quoi as tu vraiment envie, qu'est ce qui te ferait plaisir dans la vie ? ". Aucune réponse ne lui est venue, rien qu' un long silence, un regard interrogateur, un peu apeuré. N'ai pas d'envies... N'es pas sûre de les réaliser alors à quoi bon se bercer d'illusion, à quoi bon croire en quelque chose qu'elle n'est pas sûre de toucher du bout du doigt.

Et cette mélodie continue de jouer, et comme un tourbillon, elle emporte tous les rêves qui se forment à l'horizon...

lundi 5 juillet 2010

En nuit ...


A ce moment, il ne lui reste plus qu'un seul sens ; l'odorat. Elle se sent hors de son corps, sa vision est trouble, les herbes hautes ne viennent plus fouetter ses jambes nues, seule l'odeur de sève, des terre humide et d'eau vient lui rappeler qu'elle court. A partir du moment où elle a lacé ses chaussures et que ses jambes se sont mises à se délier en une foulée souple et régulière, son coeur s'est enfin remit à battre, la circulation de son sang a reprit son cours normal.



L'ennui, aussi loin qu'elle s'en souvient, l'a toujours habité, l'a toujours rongé. Lorsqu'a l'école on répète tous les jours la signification de la petite et de la grande aiguille, elle, elle portait déjà un montre autour de son poignet. Lorsque ses calculs étaient terminés, bien avant tout le monde, elle appuyait la tête contre sa montre pour écouter le tic tac et comptait jusque 60. Cela pendant longtemps. L'ennui était déjà là. Elle attendait avant de partir à l'école, elle patientait longuement avant d'entendre la mélodie signalant la fin de la récréation sonner. Encore aujourd'hui c'est le même rituel. Voir les heures lentement s'écouler, goute par goute, en s'ennuyant.

Mais lorsqu'elle court, son corps sort de la veille, revit, renait. Plus elle s'éloigne de cette maison, plus ses sens se mélangent, plus son corps l'abandonne. Comme une drogue, c'est la transpiration et le souffle court qui peuvent l'amener à l'overdose, au malaise, au manque de force. 
La maison s'est transformée en hôpital psychiatrique, elle étouffe, elle boit, pour tout oublier et ne plus regarder ces deux aiguilles qui depuis des années, viennent la triturer seconde par seconde, heure par heure, sans relâche.