dimanche 28 février 2010

Anniversaire ....

Le jour, je pense, le pire de l'année, ce sera pour demain. Anniversaire, mon anniversaire. Savais pas, 17 ans plus tôt que papa aller crever d'une crise cardiaque, que maman allé danser avec deux cancers et que moi j'allais me retrouver au milieu de tout cela.
Peut être que tout ce qui se passe est écrit quelque part, la faute au destin en quelque sorte, ou alors je suis la "fautive". Je penche pour la deuxième option.
J'aurais pu aider papa, le sauver, l'entourer d'une bienveillance, enfantine certes, mais une bienveillance quand même. J'aurais pu ...... Je n'ai que ces mots la à la bouche, des mots de regret, de dégout et d'impuissance. Des phrases qui résonnent dans le vide, un corps qui prends trop de place et une tête encore bien vide. Voudrais changer le passé, mais suis même pas capable de dessiner le présent.
En gros, je voudrais que demain, les gens m'oublient, que ce jour disparaisse, parce que je suis encore incapable de me dire que papa ne sera encore une fois pas la, qu'il ne me dira pas ce "joyeux anniversaire" que j'attends depuis dix ans maintenant. Les "joyeux anniversaire" des autres me donne surtout envie de pleurer et de vomir, font réapparaitre le goût amer d'une absence infinie et monstrueusement difficile.

dimanche 21 février 2010

...

C'est toujours étrange de se rendre compte que tout ce qu'on fait n'est rien, que toutes les tentatives pour s'en sortir sont vaines, que si on remonte un peu la pente, on s'écroule quand même, c'est indéniable. Sait pas pourquoi elle n'arrive pas à faire face ; faiblesse surement, caractère peut être ...... Voudrait être forte, faire bonne figure (sourire de façade pour elle, de bonheur pour les autres), y arrive de mieux en mieux, même un vrai sourire des fois.

Et puis, à la maison, tout s'effondre.


S'écroule, pleure, veut papa, veut quelqu'un pour la rassurer, pas un père de remplacement, pas des mots qui sonnent faux, pas de la pitié, mais une certaine chaleur, quelque chose qui fasse partir cette poussière morbide autour.

Froid tout le temps, halo de mort qui vous enlace, qui vous nargue et qui enfin vous achève....

mercredi 17 février 2010

Partir.


Elle se sentait déjà bien seule sans papa, et maintenant plus aucun mot avec maman. Rien, le vide, le néant, la mort d'un sentiment déjà bien rongé. Elle déteste maman autant qu'elle aime papa. C'est difficile à assumer, mais elle n'en peut plus. Ces regards qui vous jugent, ces sempiternels reproches, ce peu de compréhension.

Oui elle vit mal la mort de papa et personne n'a jamais été la pour la protéger de cette absence, même pas maman. Les relations n'étaient déjà pas sublimes avant mais après le long et interminable voyage du père, ce fut pire.

Et aujourd'hui c'est fini. Plus un regard, plus un mot.

Ne veut qu'une chose : partir loin, très loin. Veut quitter cette maison qui lui donne la nausée, quitter cette famille qui n'en est pas vraiment une, TOUT quitter.


N'arrive plus à parler, difficulté même à dire un simple "bonjour". Quand le blocage se fait plus important, la noyade n'est que plus importante ....



mercredi 10 février 2010

Peur.

On peut être jeune et avoir très peur de vieillir. J'étais à l'hôpital hier, et je crois que je n'ai jamais eu aussi peur du temps et de la mort. Une vieille dame allongée dans un lit, agonisante, qui s'est vomi dessus et qui reste là dans le couloir ; Un autre monsieur, lui aussi très agé, qui n'a plus de jambes et qui souffre ; et un autre qui est dans la salle d'attente et qui demande à tout le monde s'il ne va pas à tel endroit : " Oui, car je devais me faire opérer aujourd'hui, mais ils ont repoussé les rendez vous au 11 Mars. " J'essaie de déchiffrer ses paroles, je lui répond que non je ne vais pas à cet endroit, et je détourne le regard. Je n'arrive pas à regarder la réalité en face. Réalité du temps et de la mort qui approche inlassablement. Veux pas vieillir comme ca. Veux pas vieillir du tout. Oui suis jeune, mais pour combien de temps encore. Vous vous êtes vu vieillir vous ?

Décrépitude, corps rongés, mémoire effacée, bonheurs oubliés, famille disparue.



" Alors que je vous rencontrai, je vis que vous n'aviez point conscience de ce que vous étiez, de ce que vous pouviez être... Il y avait en vous quelque chose de si particulièrement attirant que je sentis qu'il me fallait vous révéler à vous même, dans la crainte tragique de vous voir vous gâcher... car votre jeunesse a si peu de temps à vivre... si peu ! ... Les fleurs se dessèchent, mais elles refleurissent... Cet aubour sera aussi florissant au mois de Juin de l'année prochaine qu'il l'est à présent. Dans un mois, cette clématite portera des fleurs pourprées, et d'année en année, ses fleurs de pourpre illumineront le vert de ses feuilles... Mais nous, nous ne revivrons jamais notre jeunesse. Le pouls de la joie qui bat en nous à vingt ans, va s'affaiblissant, nos membres se fatiguent et s'alourdissent nos sens !..."



Ce que je ressens est mieux expliqué dans un livre que par moi même !

vendredi 5 février 2010

Image.

Sourire sans vraiment sourire, lire sans vraiment lire, vivre sans vraiment vivre, et mourir sans le vouloir. Elle garde espoir de voir un jour Papa, là devant elle. Elle croit sentir son odeur, entendre son murmure, toucher son visage ; relation charnelle. Destruction intérieure, espoir scandaleux. Sait plus quoi faire. Se mettre à parler pour ensuite se dire que ca n'en vaut pas la peine, que sa souffrance n'est que minime, qu'elle ne vaut rien au final. Ne trouve même plus les mots qu’il faut, vide partout autour d'elle, se demande même si le verbe aimer peut être dans son vocabulaire. Ne jamais s'attacher, pas souffrir, plus souffrir.

Image de Papa dans le cercueil, blanc, froid, quelque chose de monstrueux se dégageant de son corps sans vie. Dernier baiser, sur des lèvres froides et dures, baiser d'amour et d'adieu, de rage et de désespoir. La peau était douce, le rasage propre, de la veille ou du jour même.

Odeur de parfum, de son parfum. Ce parfum d'homme. Odeur piquante du pamplemousse et de la bergamote, pointe de thé et de muscade ou peut être de jasmin, odeur poivrée, inoubliable. A ce moment là, le cadavre n'est pas mort, ce n'est pas possible pour elle. Papa peut pas être mort, papa y sent bon, dit, il est pas mort papa...

Cette odeur est partout, elle lui colle à la peau. Peut plus vivre sans. Odeur de papa, odeur d'un cadavre qui sent bon. C'est ignoble, mais elle a aimé un cadavre dans son cercueil : les yeux fermés, la peau dure, la décomposition déjà commencée.



mardi 2 février 2010

Doux murmures.


Amertume d'un temps passé,

Douceur d'une enfance oubliée,

Acidité d'une absence éternelle,

Regret de cette relation charnelle.



Chaque jour, l'écho de ton murmure

Révèle en moi cette mort refoulée.

Je pense, j'écris mais enfin je rature,

Et les souvenirs viennent me happer.



Les forces m'abandonnent

Et le vide m'attire.

Plus jamais je ne verrai ce sourire,

Ni cette voix qui fredonne.



lundi 1 février 2010

...

La cruauté de l'Homme n'a d'égale que son imagination