mercredi 30 juin 2010

Des illusions ....

D
C'est tellement bon, elle sent les touches du clavier glisser sous ses doigts. Elle aime cette sensation, ce flottement du corps et de l'esprit.
Aller encore une gorgée, juste une. Ca lui brule la gorge, de cette douceur sucrée si agréable au palet. Sa vue est meilleure, la musique résonne dans sa tête.
Encore une aller !!! La musique explose dans sa tête, jamais elle n'a perçu les paroles comme aujourd'hui. Son corps bouge tout seul au rythme de cses notes qui lui plaisent. Oui ça lui plait.
Quoi ? Une simple dispute, comme les autres, des mots qui te blessent encore. Tu ne tiens plus, tu veux t'évader, lâcher prise.
Le sourire revient sur ces lèvres. Je suis bien, enfin je le suis. Pas pour très longtemps je sais. Elle s'en fiche.
Elle est bien, elle respire un peu. elle ne sent plus ce corps si moche. Je suis belle, enfin.
Vais en reprendre un peu ...
Les images bougent. qu'est ce que c'est bon. N'a pas l'habitude alors vite cet effet de flottement. Elle ne danse jamais, mais c'est incontrôlable.
Savais pas que le parquet pouvait être si souple. Je suis bien ! Comprenez moi. Je sais que personne ne lit ces billets, et franchement ça ne fait rien, commence a avoir l'habitude. Mais voila je suis bien, enfin.
Je devrais peut être arrêter de manger, si je suis seule aujourd'hui, enfin si elle est seule, c'est que quelque chose cloche non ?
Aller encore une gorgée, toujours plus, comme en courant, toujours plus loin !
Oui, le sourire sur ces lèvres efface ces dix ans d'absence. L'abime du temps, n'a plus. Papa, il est là !
Encore une gorgée ...

jeudi 17 juin 2010

On the road again.



Toujours l'angoisse qui est là. Pour tout. Comprends pas trop pourquoi. Peur de mal faire, peur de ne pas être à la hauteur, sais pas trop... Le coeur qui s'affole, les mains qui tremblent. Besoin de lâcher prise, un peu. Peut être beaucoup, surement.

Elle doit tout contrôler, de A jusque Z, faire de son mieux pour accepter son image, son corps. Ce corps qui prend trop de place, qui n'est pas à sa place. 

Contradiction. 

On sort le short pour courir, mais on accepte pas son corps. Comprend pas non plus. Elle veut certainement entendre ces mots qui blessent, ces moqueries qui seraient justifiées, face à ce corps, cette chaire si repoussante. Alors on continue, on cours, des heures, pour tester ce corps, voir sa résistance, se préparer au combat. Un combat qui ne vient jamais.

Mais qui sait, faut être prêt.

Elle ne l'est pas encore ...

mardi 1 juin 2010

Bribes.

Les odeurs se mélangent, et tout lui revient. L'odeur du macadam légèrement mouillé, cette odeur vraiment spécifique. 
Les images explosent, défilent. Une entrée de maison, un petit vélo, une veste d'homme, une voix. Ca va trop vite. Elle essaie de mettre une image a l'odeur qui lui pique le nez. Une barrière, une allée d'arbres, du gravier rouge. Stop la ça y est. Un homme, avec une veste noire, ou verte très foncée. Le vélo est rose, avec deux petites roues a l'arrière. Un légère pluie, on sent qu'une grosse averse arrive. 
La tête tourne, une voix aigu résonne. Un rire, ou un cri. Elle referme les yeux, se concentre, les images défilent toujours aussi vite. Bribes de souvenirs, faut pas lâcher, faut que ça défile ... Comme des éclairs, explosion, flashes. Et là, elle fait une halte. La scène est claire, nette, très précise. La petite fille sur le vélo rose, les petites roues ne touchent pas le sol. "Aller Papa, il pleut, aller ! " Elle pédale de toutes ses forces, son père court à ses coté. Les pas du grand monsieur laissent des traces sur les graviers rouges. Et puis la un cri, des pleurs. La petite fille vient de chuter. Mais...... mais cette petite fille, c'est elle. Les vélo près d'elle, la roue arrière qui tourne toujours. Les corps au sol, et l'odeur. Une odeur de mouillé, de Macadam mouillé, c'est ça !!! Ca arrive la comme une gifle. 

Combien de temps a-t-elle mis pour rassembler tous ces souvenirs, pour faire l'association, pour voir ses images s'effacer à jamais ?