jeudi 17 décembre 2009

Parler.

Noël qu'est ce que c'est ? Une fête pour certains, un mauvais passage, une absence pour d'autres. Pour elle, c'est son absence qui la "bouffe", qui la ronge. Elle a envie d'hurler, d'exploser, de ne plus faire semblant. Mais qui peut comprendre ?

Maman et elle vont se retrouver face à face le 25, une bougie en train de fondre, comme pour rappeler l'absence du père. Sera jamais là papa. Mauvaise période, très mauvaise.

S'écrouler, se relever, trébucher, reprendre son souffle, sans aucune aide, ça devient pesant. Elle s'étouffe, elle a besoin de parler. S'en rendent pas compte les autres. C'est peut être mieux comme cela. C'est tellement ridicule de vouloir trouver quelqu'un à qui parler. Maman, soeur, amis : comprennent pas, peuvent pas. Elle se dit, tant mieux pour eux.

Affronter, rester silencieuse, c'est peut être cela faire "le deuil". Drôlement moche ce mot ; rime avec "cercueil", l'ont fait exprès les experts de la langue ou quoi ?

Papa est poussière, est plus là, est parti et reviendra pas, papa.
En deux syllabes, pa pa, pffff pffff, n'a plus de poussière, n'a plus rien.

7 commentaires:

  1. Vous avez le mot juste, déjà. Je vous encourage à continuer. Vous êtes sur le chemin de votre voix....Excusez l'emphase.
    Je ne crois pas qu'un deuil puisse se faire seul. Même si c'est une expérience évidemment solitaire. Après, c'est compliqué.
    Encore une fois Bonne soirée.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Vous savez, trouver quelqu'un à qui parler c'est tout aussi compliqué ....

    Voilà une question qui n'est pas judicieuse du tout mais je me demandez si vous, de votre côté, vous avez fait votre deuil ???

    En espérant une petite réponse, je vous souhaite une bonne journée.

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  4. Pas vraiment. Sinon je n'écrirai pas ce que vous avez déjà lu. Je gère, disons, et ça avance. Mais chaque histoire est particulière... c'est un chemin personnel, il me semble.
    Pour ce qui est de votre dernier billet, je vous mets en garde. La perfection n'existe pas. Et il faut savoir se préserver. être exigeant avec soi, ce n'est brûler d'un coup toutes ses forces.
    Signé: le père Lamorale.
    Qui vous souhaite une bonne journée.

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  5. En êtes vous aussi sûr, vous, que la perfection n'existe pas ?

    Pour ma part, je pense qu'elle existe, mais qu'il m'est impossible de l'atteindre. Pourquoi se préserver ? (Certe en étant dure avec moi, je le suis avec les autres, mais bon ...)

    Je me réjouis de savoir que vous arrivez à gérer, c'est bien.

    Madame remercie monsieur Lamorale, même si elle reste sceptique.

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  6. La perfection est une abstraction, pour l'atteindre, il faudrait être un Saint, c'est à dire un fou, ou quelque chose comme ça. Si j'en parle avec autant d'assurance, c'est que mon démon a été celui-là, pendant des années. Alors bien sûr j'ai vécu dix vies, j'ai une bibliothèque plus importante que la moyenne, le premier texte que j'ai proposé à un éditeur (après quinze ans d'écriture quotidienne) a tout de suite été publié. Mais alors quoi? La vie est baroque, vous le savez, la baroque est l'expression même de l'imperfection, plus l'art est parfait plus il apparaît imparfait, et même ridicule. Ce qui importe: la force qui nous habite, l'exigence mais aussi la tolérance vis à vis de soi-même. Sans orgueil, il faut s'aimer un peu, et beaucoup les autres. De trop exiger de soi étouffe. Si l'on étouffe, on ne vit plus. On a le visage gris, c'est tout.
    Le père Machin.

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  7. Bon je dois avoir un visage gris alors, très très gris. Sachez que j'adore les autres, mais je me déteste moi. Disons que je m'explique dans le billet que j'ai publié tout à l'heure.

    Dites moi, Le père machin c'est rigolo dis donc mais faudrait peut être m'expliquer ( si vous le voulez bien sûr ! )

    Je vous souhaite une très bonne soirée !

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