vendredi 25 décembre 2009

Poids.

Elle vient de se rendre compte qu'elle écrit tous les jours, sans vraiment réfléchir aux mots qu'elle va jeter. Pas de feuilles, ni de crayons, non internet. Plus facile peut être. Plus belle écriture que la sienne, déjà ça, c'est sûr....

Le mot "mort" est écrit, poids de plomb, poids de neuf années d'espérance. Elle pensait qu'en l'écrivant, tout exploserait en elle, qu'elle arrêterait de croire qu'il est toujours vivant, qu'il reviendrait, comme dans les films américains, comme dans les films bidons.
Pourtant cette nuit, elle a attendu : 23h00 personne, 00h00 personne, 1h00 personne, 2h00 elle entend une voiture qui se gare, des gens rient, non ce n'est pas lui, 3h00 personne, ......., non faut pas dormir, ....., mince 4h23, elle se lève, eau froide sur le visage, pas là Papa, 5h00 toujours personne mais elle n'abandonne pas, on sait jamais, 6h00 rien, 7h00,8h00, 8h31 rien toujours rien, jamais rien.

" Pourquoi tu n'es pas venu ? Dis moi pourquoi tu n'es jamais là quand j'en ai juste un petit peu besoin ? Pourquoi tu es parti ? Je n'ai rien fait de mal, enfin je ne crois pas..."
Elle le sait bien que beaucoup d'autres souffrent plus qu'elle, qu'elle s'apitoie sur son sort, comme une petite fille pourrie gâtée, mais elle étouffe, elle suffoque, elle croie qu'il va revenir, elle n'arrive pas à voir la réalité en face. Mérite une bonne claque !
Sa maman est là, mais arrive pas, c'est méchant mais arrive pas à l'aimer autant que Papa, autant qu'un mort, autant qu'un amat de poussière dans une tombe de marbre horriblement moche, autant que le plus bel homme du monde, de son monde.

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