vendredi 12 novembre 2010

Va savoir.




Difficile de se dire qu'il y a dix ans, un matin d'automne, j'allais me réveiller et apprendre que mon père était mort et que jamais plus je ne le reverrai. Son coeur avait décidé de s'arrêter, de tomber dans un profond sommeil, de laisser le désespoir et l'alcool l'anéantir. 

J'ai continué à poser mes questions idiotes. Savoir quand Papa allait revenir, s'il était parti loin, si on avait reçu une lettre de lui.

Et puis j'ai réalisé, bombe qui est venue exploser dans mon estomac.


Le marbre, les chaises en bois, les courants d'air froids, le monde et enfin son lit de bois, ses fleurs, son cadavre. C'est comme si j'avais laissé dans ce cercueil mon enfance et mon insouciance. 
Pourtant, chaque jour qui passaient, je me disais qu'à un moment ou à un autre j'allais le revoir, je pensais qu'il faisait un petit voyage, mais que j'allais le rejoindre. 
Le jour de l'enterrement j'ai compris qu'il me faudrait mourir pour "le rejoindre". Et j'ai aussi compris que ce n'étais pas ce que je voulais, que je pouvais pas aller le retrouver, que plus jamais je ne le verrai. Après cette belle journée où le vent d'automne avait enfin faiblis et que le temps était devenu froid, mais sec, on a plus jamais parlé de Papa. N'était mort un point c'est tout.
Pour ne plus penser, me suis mise à lire. Tout ce qui me passait dans les mains, je le dévorais. Fallait que j'oublie, fallait que je m'occupe, que je me débrouille. Après me suis mise au sport. Pour voir où étaient mes limites, pour savoir quand est ce que mon corps allait dire stop. Aujourd'hui je continue ce jeu absurde. 

Ne sais pas de quoi il est mort : suicide ? Cancer ? Crise cardiaque ? Va savoir... Enfin le résultant n'en reste pas moins le même : Sa Mort.

3 commentaires:

  1. Il y a onze ans je me suis posée les mêmes questions que toi, mis à part pour la lettre... j'aurais pu être à ta place, mais j'ai eu de la chance.
    La vie est vraiment injuste.

    RépondreSupprimer
  2. Je ne pense pas que ce soit de l'injustice, il y aura toujours plus malheureux que moi ... Enfin je ne sais pas ...

    RépondreSupprimer
  3. En tout cas il y aura toujours quelqu'un pour te rendre plus heureux :)

    RépondreSupprimer