lundi 4 janvier 2010

Etoiles, écoutez moi...

Elle marche, lentement et elle laisse le froid l'envahir. Elle aime avoir froid, sentir ses mains devenir bleues, voir sa peau frissonner et enfin ne plus rien sentir de son corps. Elle sait à ce moment là qu'elle est vivante, qu'elle est vulnérable aussi.
Elle n'entend pas ses pas, elle n'entend rien en fait. Oh ce n'est pas qu'elle est devenue légère, loin de là, mais elle s'évade dans ce petit monde qu'elle a créé. Elle s'y enferme, il forme une bulle autour d'elle, personne ne pourra l'atteindre. Elle a l'impression de glisser dans l'air, impression que quelqu'un lui insuffle la mort, pour lui prouver qu'elle est bien vivante, et que papa est bien mort. Les vivants parlent aux vivants !
Elle aime beaucoup marcher. Ascension vers l'inconnu, son inconnu, son papa, son monde, sa mort. Elle ne veut pas mourir ; tout le monde veut vivre longtemps, mais personne ne veut vieillir.
Elle veut vivre, rattraper les années que son père n'a pas vécu, pour qu'il soit fier d'elle. Pour qu'il soit content. Bien sûr il ne verra jamais tout ces billets, heureusement, mais d'autres peuvent les voir, et peut être comprendre son comportement, sa bizarrerie.
Vous voyez, une phrase commence par une majuscule et se termine par un point. La vie vous donne des coups de poings et met une majuscule à la Mort.

Étoiles, écoutez-moi
Que votre éclat resplendisse
Étoiles, écoutez ma berceuse!
Mon enfant je te vois, je t'espionne
Dans la paix environnante!
Ta douce mère est près de toi
Tu ne resteras pas toujours enfant
mais poète - oui!
Je te connais - non plus enfant:
poète à jamais.
Vois, vois ma lyre
Dans la lueur du foyer
Au-dessus du petit berceau
Qui flamboie et flamboie!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire