vendredi 22 janvier 2010

Tamara, l'art au féminin.

Nous sommes en 1929.



Lorsque j’ai voulu envoyer un courrier à Tamara de Lempicka, je ne savais comment lui écrire. Il faut dire que c’est une femme secrète, qui vit pour et à travers la peinture. Elle est devenue très vite la peintre préférée de la Bohème parisienne, et il n’y a quelle qui peut nous raconter son ascension au sein d’artistes majoritairement masculins. J’ai très vite reçue une réponse au courrier que je lui avais envoyé. Réponse simple, élégante, raffinée.

Et je ne fus pas étonnée en arrivant dans son atelier, rue Méchin à Paris, de trouver une femme à l’image de son écriture. Coiffure parfaite, robe mettant en valeur ses formes, rouge à lèvres pulpeux, regard mystérieux. Une photo suffit, elle prend la pose, cigarette à la main, brillante et belle. Je lui pose enfin des questions, pour lever le mystère sur sa vie et ses œuvres.



Quelle enfance avez-vous vécu Madame de Lempicka ?

Bien, tout d’abord, vous pouvez m’appeler Tamara. Ensuite, mon enfance s’est faite dans une famille aisée, oui, enfin très aisée. Je suis née en pologne, et j'ai ensuite grandit à Saint Petersbourg, d’où mon accent, qui j’espère, ne s’entend pas trop. Je pense que c’est cette enfance qui m’a donné le goût du luxe et de la modernité.


Pourtant, vous vivez maintenant à Paris, pourquoi ce grand changement ?


La Russie m’a vue grandir, et elle est toujours dans mon cœur. J’avais 19 ans quand la révolution d’octobre à éclatée, et nous avons dû émigrer à Paris. Tout est resté à Saint petersbourg, nous avons refait notre vie en France.


Qu’est ce qui vous a donné envie de peindre ?


Mon mari, qui est russe comme moi, refuse de travailler pour faire vivre notre couple. Je dois l’avouer, la vie aisée me manquait, il a donc fallu que je trouve du travail pour gagner ma vie. Je me suis inscrite à l’Académie de la Grande Chaumière, suivi des cours avec Maurice Denis et André Lhote. Je suis ensuite partie en Italie, pour copier les Œuvres de Pontormo.


Cependant, les œuvres de Pontormo ne ressemblent en rien aux votres !

En effet oui, j’ai très vite développé mon propre style, avec des couleurs vives et une composition souvent agressive et spectaculaire, image de la libération des mœurs de notre époque. Je puise mes modèles dans mon monde, celui de l’aristocratie et de la bourgeoisie. Je veux qu’au milieu de cent autres,on remarque une de mes œuvres au premier coup d’œil .


Parlez nous un peu de vous, Tamara. Revenons à un peu plus de légèreté : l’époque dans laquelle vous vous épanouissez vous convient-elle parfaitement ?


Tout à fait, en fait, je consacre une bonne partie de mes revenus à l’achat d’accessoires de mode. Je fréquente les maisons de haute couture, je demande à des modélistes de me confectionner les plus beaux chapeaux. J’ai conscience d’avoir une vie aisée, et j’en profite. Je suis peintre le jour, et à la nuit tombée, je revêts mes habits de femme « fatale ».



Notre rencontre se termine sur ces derniers mots, nous nous levons, je lui souhaite bonne chance pour la suite de sa carrière, elle me remercie chaleureusement, et me raccompagne jusqu’à la sortie. Il me faut quand même rajouter quelques précisions à propos de Tamara : Tout d’abord, elle fut l’égérie des plus grands photographes et des couturiers de renom. Son atelier reflète parfaitement cette vie libre et peut être sulfureuse pour certains, mais il représente pourtant une invitation dans l’univers très féminin et chic de notre époque. Le cinéma met en avant cette image de femme sublime. Et Tamara joue de ces nouveaux médias, qu’elle séduit par sa beauté sophistiquée, les journalistes succombent devant la femme et l’artiste. Finalement, sa vie est une mise en scène constante dans laquelle Tamara, la femme, ne se sépare jamais de Tamara, l’artiste.

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