samedi 9 janvier 2010

Hésitation.

Finesse de l'objet, étincelante, couleur grise. Il tient dans sa main enfin, entre deux doigts. Elle est en tailleur sur le sol, son bras posé sur des compresses. Ce qu'elle tient entre le pouce et l'index, c'est une lame de rasoir. Très fragile une lame de rasoir, très coupante aussi ! Elle coupe ou pas ? Elle hésite, elle se balance d'avant en arrière. Oh va pas se suicider non plus, elle est pas barge à ce point là !! Faut qu'elle souffre, qu'elle se punisse de sa faiblesse, de sa nullité. Elle hésite.

N'arrive pas à voir, à penser au futur. Avant sa chute, elle n'y parvenait pas, mais maintenant c'est pire. Mis à part lire beaucoup, trop sûrement, elle ne sait rien faire d'autre. Peut pas faire ce voyage, peut pas voir l'avenir. Trou noir devant les yeux, désolation, incapacité, tristesse. Elle se bloque, le passé l'enferme. C'est une victime de son propre corps, de sa pensée. "Je" de rôle et rôle de mère-de...



Cette main vivante, à présent chaude et capable
D’ardentes étreintes, si elle était froide
Et plongée dans le silence glacé de la tombe,
Elle hanterait tes journées et refroidirait tes nuits rêveuses
Tant et tant que tu souhaiterais voir ton propre cœur s’assécher de son sang
Pour que dans mes veines coule à nouveau le flot rouge de la vie,
Et que le calme revienne dans ta conscience – regarde, la voici, –
Je te la tends.

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