mercredi 27 janvier 2010

Noyade.

Sommeil fuyant, veut quelque chose de concret, ne plus rêver. Trop de mots qui tournent et la giflent, trop de rêves qui la noient, trop d'impuissance pour parler. Mutisme meurtrier, elle le sent bien, mais elle est son propre bourreau, lambeaux d'espérance et fardeau de vie, comme si celle ci ne voulait pas d'elle. Ses rêves ne sont mêmes pas là pour l'aider, n'aime pas l'incohérence et ce qu'elle ne comprend pas tout de suite, n'aime pas analyser ce qu'elle est, peur de la déception, elle est son propre tortionnaire faut pas l'oublier, et peut pas s'en défaire. Comment quelqu'un pourrait-il l'aider si elle même n'en est pas capable ? Les mots sont là pourtant, dans sa tête. Elle prépare toutes les scènes de la journée, préparation psychologique en quelque sorte, pour être parée au pire. Le sommeil est parti, l'a quitté, comme Papa, et personnes ne comprend qu'ils puissent lui manquer. Et maman, pas vraiment, jamais là. Personne sur qui s'appuyer juste un peu. Le sommeil qui s'éloigne, le doux berceau du rêve, qui même s'il l'écorchait, lui manque. Lit froid, cercueil, larmes de rage face à la personne détestable qu'elle est. Mettre des mots tranchants, cannibales, qui font mal, toujours, encore, peut plus... Elle abandonne le repos, les mots, la parole. Voit la pièce qui tourne, son corps faiblir sous le poids de la tension qui l'habite pour enfin s'écrouler. Elle fuit le sommeil parce que le besoin de parler est là mais qu'elle laisse le silence se faire supplice. Veut cracher sur le noir des mots, veut faire jaillir ce flot de paroles qui est là, au fond de son être, "ancre" de plomb et paroles emprisonnées. Appel au secours dans l’échos de son silence, de l’absence.
Ne parle pas, ne dort plus et peut plus écrire.

Heautontimoroumenos

1 commentaire:

  1. Il y a toujours une bouée de secours. Le problème est de savoir qui est la tienne.

    Tiens bon ma belle.
    Lena ♥

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